sident, comment voulez-vous qu’un homme qui
a passé la nuit avec une négresse, qu’on a traité
d’hérétique le matin, à qui on a fait prendre un
bain à la glace pour son déjeuner, qui est tombé
peu après dans la rivière, qui se trouvant pris
sur des commodités, comme un pierrot dans de
la glu, a eu le derrière calciné pendant qu’il
poussait ses selles, et à qui l’on a osé dire en face
que des juges qui recherchaient le crime n’étaient
que de méprisables fripons et que des catins qui
avaient la colique n’étaient pas des catins empoisonnées,
comment voulez-vous, dis-je, qu’un tel
homme pense encore à dévirginer une fille ? —
Je suis bien aise de vous voir raisonnable, dit
Delgatz, en accompagnant Fontanis dans la
petite chambre de garçon qu’il occupait quand il
n’avait point de projet sur sa femme, je vous
exhorte à continuer et vous sentirez bientôt tout
le bien qui en résultera.
Le lendemain, les bains glacés recommencèrent : de tout le temps qu’on en fit usage, le président ne se fit point redire la nécessité de son régime et la délicieuse Téroze put au moins jouir en repos, pendant cet intervalle, de tous les plaisirs de l’amour dans les bras de son charmant d’Elbène ; enfin au bout de quinze jours, Fontanis, tout rafraîchi qu’il était, commença à