Page:Sade - Historiettes contes et fabliaux, 1926.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE PRÉSIDENT MYSTIFIÉ
175


l’être par des faquins comme toi, si prodigieusement loin de le valoir. — Oh ! tout cela entraîne dans des discussions… — Qui seront bientôt terminées, dit le marquis, car nous voilà dans Téroze. Effectivement on entrait au château ; le fermier se présente, il prend les chevaux de ses seigneurs et l’on passe dans une salle, où l’on raisonne bientôt avec lui sur les choses chagrinantes de cette habitation.

Chaque soir un bruit épouvantable se faisait entendre également dans toutes les parties de la maison, sans qu’on pût en deviner la cause ; on avait guetté, on avait passé des nuits, plusieurs paysans employés par le fermier y avaient été, disait-on, complètement battus et personne ne se souciait plus de s’y exposer. Mais que soupçonnait-on, il était impossible de le dire ; le bruit public était seulement que l’esprit qui revenait était celui d’un ancien fermier de cette maison qui avait eu le malheur de perdre injustement la vie sur un échafaud, et qui avait juré de revenir toutes les nuits faire un tapage affreux dans cette maison jusqu’à ce qu’il eût eu la satisfaction d’y tordre le col d’un homme de justice. — Mon cher marquis, dit le président en gagnant la porte, il me semble que ma présence est assez inutile ici, nous ne sommes pas accoutumés à