guir dans la misère que de combattre pour
libérer son héritage… Veux-tu que je lui dise au
retour que ce sont là les sentiments que tu
affiches ? — Juste ciel, en quel affreux état suis-je
réduit ! — Allons, allons, que le courage te
revienne et dispose-toi à ce qu’on attend de nous.
On servit, le marquis voulut que le président
dînât tout armé ; maître Pierre fut du repas, il
dit que jusqu’à onze heures du soir, il n’y avait
absolument rien à craindre, mais que depuis
cette époque jusqu’au jour la place n’était pas
tenable. — Nous la tiendrons cependant, dit le
marquis, et voilà un brave camarade sur lequel
je compte comme sur moi-même. Je suis bien
sûr qu’il ne m’abandonnera pas. — Ne répondons
de rien jusqu’à l’événement, dit Fontanis,
je l’avoue, je suis un peu comme César, le courage
est très journalier chez moi. Cependant
l’intervalle se passa en reconnaissance des environs,
en promenades, en comptes avec le fermier
et lorsque la nuit fut venue, le marquis, le président
et leurs deux domestiques se partagèrent
le château.
Le président avait pour sa part une grande chambre entourée de deux maudites tours dont la seule vue le faisait frémir d’avance : c’était justement par là, disait-on, que l’esprit com-