vous obliger, monsieur, dit fièrement M. de
Totteville, en entraînant sa femme et sa fille,
mais vous me permettrez de placer mon honneur
au-dessus de ces considérations ; vous ne serez
nullement compromis, monsieur, dans les plaintes
que je vais faire, ce malhonnête homme le
sera seul… trouvez bon que je n’écoute plus rien
et que j’aille à l’instant où la vengeance m’appelle.
À ces mots, ces trois personnages se retirent
sans qu’aucun effort humain puisse les
arrêter, et volent, assurent-ils à Paris, présenter
requête au parlement contre les indignités dont
a voulu les couvrir le président de Fontanis…
Cependant il ne règne plus dans ce malheureux
château que du trouble et du désespoir ; Mlle de
Téroze à peine rétablie, se remet dans son lit avec
une fièvre qu’on a soin d’assurer dangereuse ;
M. et Mme d’Olincourt fulminent contre le président,
qui n’ayant d’autre asile que cette maison
dans les extrémités qui le menacent, n’ose se
révolter contre les réprimandes qui lui sont
aussi justement adressées, et les choses demeurent
trois jours en cet état, lorsque des avis
secrets apprennent enfin au marquis que l’affaire
devient des plus sérieuses, qu’elle est traitée au
criminel, et qu’on est à la veille de décréter Fontanis.
— Eh quoi, sans m’entendre, dit le pré-
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LE PRÉSIDENT MYSTIFIÉ
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