Page:Sade - Historiettes contes et fabliaux, 1926.djvu/311

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LES FILOUS


Il y a eu de tous les temps à Paris une classe d’hommes répandue dans le monde, dont l’unique métier est de vivre aux dépens des autres : rien de plus adroit que les manœuvres multipliées de ces intrigants, il n’est rien qu’ils n’inventent, rien qu’ils n’imaginent pour amener soit d’une façon, soit d’une autre, la victime en leurs maudits filets ; pendant que le corps d’armée travaille dans la ville, des détachements voltigent sur les ailes, s’éparpillent dans les campagnes et voyagent principalement dans les voitures publiques ; cette triste exposition solidement établie, revenons à la jeune novice que nous allons bientôt pleurer de voir en d’aussi mauvaises mains. Rosette de Flarville, fille d’un bon bourgeois de Rouen, à force de sollicitation venait enfin d’obtenir de son père d’aller passer le carnaval à Paris auprès d’un certain monsieur Mathieu son oncle, riche usurier,