Page:Sade - Historiettes contes et fabliaux, 1926.djvu/319

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES FILOUS
301


de l’état affreux où elle se voit, se tâte, s’interroge et se demande à elle-même si elle est morte ou si elle est en vie ; les polissons l’entourent, elle est longtemps leur jouet, on la porte enfin à sa demande chez un commissaire où elle raconte sa triste histoire, elle supplie qu’on écrive à son père, et qu’on lui donne en attendant asile quelque part ; le commissaire voit tant de candeur et d’honnêteté dans les réponses de cette malheureuse créature qu’il la reçoit dans sa maison même, le bon bourgeois normand arrive et après bien des larmes versées de part et d’autre ramène sa chère enfant dans sa maison, qui n’eut, dit-on, de la vie le désir de revoir la capitale policée de la France.