Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/237

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crois nos deux amans aux prises, j’amène le Duc dans le cabinet… Eh bien, lui dis-je, en lui faisant voir sa femme dans les bras du jeune homme ; êtes-vous convaincu maintenant ? Grillo furieux, se jette, un poignard à la main, sur son couple adultère ; aidant son bras, j’ai soin qu’il se dirige sur son infidèle épouse : elle est atteinte d’un coup dans le flanc, et la rage du Duc se portant aussitôt sur l’amant, qui s’échappe, il le poursuit avec vigueur : je ne m’oppose plus à ses coups… Dolni se sauve, Grillo le poursuit ; au bout du long corridor, une trape les enfonce tous deux, l’un, dans un caveau, dont les issues peuvent aussitôt le rejoindre à nous ; l’autre, dans le milieu d’une machine épouvantable, dont mille lames tranchantes sont prêtes à déchirer celui qu’elle enferme… Grand Dieu ! qu’ai-je fait, s’écrie le Duc en tombant… piége affreux… Scélérats ! qui n’aviez d’autres projets, que de m’y prendre… Oh ! chère épouse, on m’a trompé… Tu étais séduite… innocente… À peine le Duc a-t-il prononcé ces dernières paroles, que son épouse nue et blessée s’enfonce auprès de lui, par les soins de Borghèse. La voilà, dis-je alors, d’une