Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/265

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tous deux le baisent, le langottent, le mordent ; ils ne peuvent s’en rassasier ; à peine se souviennent-ils que je suis une femme, un peu d’ordre succède à ces premières caresses. Bracciani s’approche d’Olimpe, qui vient de se mettre aussi nue que moi, et je deviens la proie de Ghigi. Ne vous impatientez pas, charmante créature, me dit cet infâme libertin, le visage collé sur mes fesses ; blasé sur les plaisirs par une longue habitude de leurs sensations, il me faut des recherches pour retrouver en moi l’aiguillon de leur pointe émoussée : je serai long, je vous impatienterai, peut-être même n’en viendrai-je pas à mon honneur ; mais vous m’aurez donné du plaisir : c’est la seule chose, ce me semble, à laquelle doive prétendre une femme ; et le paillard se secouait tant qu’il pouvait, en continuant de savourer mes fesses ; madame, dit-il à Olimpe que Bracciani fourageait, je n’aime pas trop à faire ainsi la besogne moi-même ; il me paraît que le comte est dans le même cas ; faites-nous venir quelques jeunes filles ou quelques petits garçons, je vous prie, qui chargés de branler nos vits, de nous gamahucher, de nous socratiser, ne nous laisseront plus que