Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/330

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velle matrice, le germe des particules de matière éthérée, qui seraient restées dans leur apparente inertie, sans elle ; et voilà toute la science des loix de ces trois règnes, loix indépendantes de la nature, loix qu’ils ont reçues, dès leur premier échappement, loix qui contraignent la volonté qu’aurait cette nature, de produire de nouveaux jets ; voilà les seuls moyens par lesquels s’opèrent les loix inhérentes à ces règnes. La première génération, que nous appelons vie, nous est une espèce d’exemple : ces loix ne parviennent à cette première génération, que par l’épuisement ; elles ne parviennent à l’autre que par la destruction. Il faut à la première, une espèce de matière corrompue, à la seconde de la matière putréfiée ; et voilà la seule cause de cette immensité de créations successives ; elles ne sont dans les unes et dans les autres, que ces premiers principes d’épuisement ou d’anéantissement ; ce qui vous fait voir que la mort est aussi nécessaire que la vie ; qu’il n’y a point de mort, et que tous les fléaux, dont nous venons de parler, la cruauté des tyrans, les crimes du scélérat, sont aussi nécessaires aux loix de ces trois règnes, que