Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/100

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instans ? — Laurence : j’y étais. Antonio : vous y êtes-vous rendue seule ? — Laurence : je n’y fus jamais de cette manière, Camille m’accompagnait, comme elle fait toujours. — Antonio : aviez-vous donné rendez-vous à quelqu’un dans cette promenade ? — Laurence : à personne. — Antonio : qui donc a pu faire trouver Urbain dans le même lieu que vous ? — Laurence : il est impossible que je puisse vous rendre compte de cela… Ô Charles daignerez-vous l’expliquer à votre fils ? — Charles : elle veut que je dise ce qui put l’entraîner au crime ; je le dirai donc, mon fils, puisqu’elle l’exige. Dès le lendemain de votre mariage, cette créature perverse, ne cessa d’avoir des yeux pour Urbain ; ils se sont écrit, je l’ai su, j’ai balancé pour vous l’apprendre… était-ce à moi de vous la dénoncer ?… j’ai rompu le commerce… j’ai châtié Urbain, je l’ai menacé de toute ma colère ; je respectais encore assez cette misérable pour ne pas lui parler de ses torts ; j’imaginais qu’en contenant l’un