Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en faveur du jeune Herman[1] de la même religion qu’elle, et qui se destinant au commerce, se formait à cet état dans les comptoirs du sieur Scholtz, le plus fameux négociant de Nordkoping, et l’un des plus riches de la Suède.

Herman était d’une famille de ce même état ; mais il avait perdu ses parens fort jeune, et son père en mourant l’avait recommandé à Scholtz son ancien associé ; il habitait donc ce logis, et en ayant mérité la confiance par sa sagesse et son assiduité, il était, quoiqu’il n’eût encore que vingt-deux ans, à la tête des fonds et des livres de cette maison, lorsque le chef mourut sans enfans. Le jeune Herman se trouva dès-lors sous la dépendance de la veuve ; femme arrogante, impérieuse, et qui, malgré toutes les recommandations de son époux, relatives à Herman, parais-

  1. Il est essentiel de prévenir que toutes les lettres se prononcent dans les noms du Nord, que l’on ne dit point négligemment Herman, Sander, Scholt, mais qu’il faut dire comme s’il y avait Hermane, Sander-ce, Scholt-ce, etc.