Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/177

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ses torts ; le colonel en suspens, peu accoutumé à résister aux instances de sa fille ne lui demanda que d’attendre le départ du sénateur, et promit qu’après, il serait le premier à lever toutes les difficultés et à voir même la Scholtz si cela devenait nécessaire, pour la calmer, ou pour l’engager à l’épurement des comptes, sans la reddition desquels le jeune Herman, ne pouvait pas décemment se séparer de sa patrone.

Herman se retira peu content, rassuré néanmoins sur les sentimens de sa maîtresse, mais dévoré d’une sombre inquiétude que rien ne pouvait adoucir ; à peine était-il sorti, que le sénateur parut chez Sanders ; il était conduit par la Scholtz, et venait, disait-il, rendre ses devoirs au respectable militaire, qu’il se félicitait d’avoir connu dans son voyage, et lui demander la permission de saluer l’aimable Ernestine. Le colonel et sa fille reçurent ces politesses comme ils le devaient ; la Scholtz déguisant sa rage et sa jalousie, parce qu’elle voyait naître en foule tous les moyens de servir