Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/195

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Cependant Oxtiern, après sa scène avec Herman, était aussi-tôt descendu dans l’appartement de la Scholtz, il lui avait raconté tout ce qui venait de se passer, et cette méchante femme, encore mieux convaincue par cette démarche du jeune homme, qu’il devenait impossible de prétendre à le séduire, s’engagea plus solidement que jamais dans la cause du comte, et lui promit de la servir jusqu’à l’entière destruction du malheureux Herman. Je possède des moyens sûrs de le perdre, dit cette cruelle mégère… j’ai des doubles clefs de sa caisse, il ne le sait pas ; avant peu je dois escompter pour cent mille ducats de lettres de change à des négocians d’Hambourg, il ne tient qu’à moi de le trouver en faute ; de ce moment, il faut qu’il m’épouse, ou il faut qu’il soit perdu. Dans ce dernier cas, dit le comte, vous me le ferez savoir sur-le-champ ; soyez certaine qu’alors j’agirai comme il convient à notre mutuelle vengeance. Ensuite les deux scélérats, trop cruellement unis d’intérêt, renouvellèrent leurs dernières mesures