Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/211

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

présente, et livre ma personne pour toute justification, madame, répond le jeune homme avec courage ; je ne serais pas resté chez vous si j’étais coupable, vous m’avez laissé le temps de fuir, je l’aurais fait. — peut-être n’eussiez-vous pas été loin sans être suivi, et cette évasion d’ailleurs achevait de vous condamner ; votre fuite prouvait un fripon très-novice, votre fermeté m’en fait voir un qui n’est pas à son coup d’essai. Nous ferons nos comptes quand vous voudrez, madame, jusqu’à ce que vous y ayiez trouvé des erreurs, vous n’êtes pas en droit de me traiter ainsi, et moi je le suis de vous prier d’attendre des preuves plus sûres, avant de flétrir ma probité. — Herman, est-ce là ce que je devais espérer d’un jeune homme que j’avais élevé, et sur qui je fondais toutes mes espérances ? — Vous ne répondez point, madame ; ce subterfuge m’étonne, il me ferait presque naître des doutes. — Ne m’irritez pas, Herman, ne m’irritez pas, quand vous ne devez chercher qu’à m’attendrir… (et reprenant avec cha-