Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/227

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Sanders, que cette faveur était son ouvrage, et ne manqua pas en le lui disant, de l’exhorter à ne pas se soustraire à une telle invitation ; le colonel était loin de l’envie d’être inexact, quoiqu’il s’en fallut pourtant bien, que ce perfide dîner dût contribuer à son bonheur ; il s’habille donc le plus proprement qu’il peut, recommande sa fille à la Plorman, et se rend chez le ministre.

Il n’y avait pas une heure qu’il y était, lors qu’Ernestine vit entrer madame Scholtz chez elle, les complimens furent courts ; pressez-vous, lui dit la négociante, et volons ensemble chez le comte Oxtiern, je viens d’y descendre Herman, je suis venu vous avertir à la hâte, que votre protecteur et votre amant vous attendent tous deux avec une égale impatience. — Herman ? — Lui-même. — Que ne vous a-t-il suivi jusqu’ici ? — Ses premiers soins ont été pour le comte, il les lui devait sans doute ; le sénateur qui vous aime, s’immole pour ce jeune homme ; Herman ne lui doit-il pas de la reconnaissance ?… Ne serait-il pas