Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/231

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ferme avec tant de soin, ces fenêtres qui laissent un léger accès à la lumière ? tant de précautions sont faites pour m’alarmer ; où est Herman ? Asseyez-vous, Ernestine, dit le sénateur, en la plaçant entre la Scholtz et lui… calmez-vous, et écoutez-moi.

Il s’est passé bien des choses, ma chère, depuis que vous avez quitté Nordkoping ; celui à qui vous aviez donné votre cœur, a malheureusement prouvé qu’il n’était pas digne de le posséder. — Oh ciel ! vous m’effrayez. — Votre Herman n’est qu’un scélérat, Ernestine, il s’agit de savoir si vous n’avez point participé au vol considérable qu’il a fait à madame Scholtz ; on vous soupçonne. Comte, dit Ernestine en se levant, avec autant de noblesse que de fermeté, votre artifice est découvert, je sens mon imprudence… je suis une fille perdue… je suis dans les mains de mes plus grands ennemis… je n’éviterai pas le malheur qui m’attend… et tombant à genoux les bras élevés vers le ciel… Être Suprême, s’écria-t-elle, je n’ai plus que toi pour