Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/243

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cousin Sindersen a de l’âme : la crainte que ma tante ne nous préfère dans son testament, est la seule raison qui met un peu de froid entre lui et nous ; je vais dissiper sa frayeur, je vais lui signer une entière renonciation à ce legs, je vais l’intéresser à ma cause ; il est jeune, il est brave… il est militaire comme vous, il ira trouver Oxtiern, il lavera mon injure dans le sang de ce traître, et comme il faut que nous soyons satisfaits, s’il succombe, mon père, je ne retiendrai plus votre bras ; vous irez à votre tour chercher le sénateur, et vous vengerez à-la-fois l’honneur de votre fille et la mort de son neveu ; de cette manière, le scélérat qui m’a trompé, aurait deux ennemis au lieu d’un ; saurions-nous trop les multiplier contre lui ? — Ma fille, Sindersen est bien jeune pour un ennemi tel qu’Oxtiern. — Ne craignez rien, mon père, les traîtres sont toujours des lâches, la victoire n’est pas difficile… ah ! qu’il s’en faut que je la regarde comme telle !… cet arrangement… je l’exige… j’ai quelques droits