Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/251

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se condamnent mutuellement l’un et l’autre… la mémoire d’Herman est réhabilitée, la Scholtz va payer l’horreur de ses forfaits, sur le même échafaut où elle avait fait mourir l’innocent.

Le sénateur fut condamné à la même peine ; mais le roi en adoucit l’horreur par un bannissement perpétuel au fond des mines.

Gustave offrit sur le bien des coupables dix mille ducats de pension au colonel, et le grade de général à son service ; mais Sanders n’accepta rien. Sire, dit-il au monarque, vous êtes trop bon ; si c’est en raison de mes services que vous daignez m’offrir ces faveurs, elles sont trop grandes, je ne les mérite point ;… si c’est pour acquitter les pertes que j’ai faites, elles ne suffiraient pas, Sire ; les blessures de l’âme ne se guérissent ni avec de l’or, ni avec des honneurs… Je prie votre majesté de me laisser quelque temps à mon désespoir ; dans peu, je solliciterai près d’elle, la seule grâce qui puisse me convenir.

Voilà, monsieur, interrompit Falke-