Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/32

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l’on n’y connaît point de tyrans. — Et qui donc gouverne ces peuples ? — Leurs vertus : il ne faut ni loix, ni souverains, à qui ne connaît point les vices. — Les peuples de ces mondes sont-ils plus chéris de l’Éternel ? — Tout est égal aux yeux de Dieu ; cette multitude de monde répandue dans l’espace, que produisit un seul acte de sa bienfaisance, qu’un second acte peut détruire, n’augmente ni sa gloire ni sa félicité ; mais si la conduite de ceux qui les habitent lui est indifférente, en est-il moins nécessaire d’être juste ; et la récompense de l’honnête homme, n’est-elle pas toujours dans son cœur ?

Peu-à-peu nos voyageurs s’approchèrent du soleil, et sans la vertu magique dont le monarque était entouré, il lui serait devenu impossible de soutenir les rayons qui le dardaient. Combien ce globe lumineux me paraît plus grand que les autres, dit Rodrigue ; donne-moi donc, roi des airs, quelques éclaircissemens sur un astre, où tu vas planer quand tu veux. Ce foyer sublime de lu-