Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

taires, former les êtres les plus libres et les plus heureux de ce monde ».

L’infâme, profitant alors du désordre que jette son affreux discours dans l’âme vertueuse de cette intéressante créature, ouvre un cabinet dans lequel est Urbain ; tenez, s’écrie-t-il, femme trop crédule vous avez reçu de ma main un mari qui ne saurait vous satisfaire, acceptez pour vous consoler, un amant capable de tout réparer ; et l’indigne page s’élançant aussi-tôt sur la triste et vertueuse épouse d’Antonio, veut la contraindre aux dernier excès… Malheureux, s’écrie Laurence, en rejetant Urbain avec horreur, fuis loin de moi, si tu ne veux courir le risque de tes jours… et vous, mon père… vous de qui je devais attendre d’autres conseils… vous qui deviez guider mes pas dans la carrière de la vertu… vous que je venais implorer contre les attentats de ce misérable… Je ne vous demande plus qu’une faveur… laissez-moi sortir dans l’instant de cette maison que je déteste ; j’irai trouver mon époux dans les champs de la Toscane…