Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/8

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projettée contre son fils, et assez adroite pour la prévenir ; elle passe en Afrique, elle offre aux Mores l’héritier légitime du trône d’Espagne, leur apprend le dessein du crime qui l’en précipite, implore leur protection, et meurt avec ce malheureux enfant au moment où elle allait l’obtenir.

Rodrigue entièrement dégagé de tout ce qui peut nuire à sa félicité, Rodrigue, Roi, ne s’occupe plus que de ses jouissances ; il imagine, pour multiplier les objets qui doivent les irriter, d’attirer à sa cour les filles de tous ses vassaux. Le prétexte de s’assurer d’eux, par des ôtages, est celui qu’il donne pour voiler ses coupables projets. Résiste-t-on ? redemande-t-on ses enfans ? Bientôt coupable de crimes d’état, il fait payer cette rébellion de sa tête, et sous ce règne cruel, entre la lâcheté et la perfidie il n’y a pas de milieu à prendre.

Dans le nombre des jeunes personnes qui par ce moyen embellissaient la cour corrompue de ce prince, Florinde, âgée d’environ seize ans, se distinguait parmi