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LA PHYSIQUE DE VOLTAIRE.

paravant fort difficiles. « Depuis Josué, écrivait-il à S’Gravesande, personne avant vous n’avait arrêté le soleil. »

Non-seulement il mettait des instruments dans son laboratoire, mais il voulait y placer aussi des préparateurs, des jeunes gens capables de l’aider dans ses expériences. À l’abbé Moussinot, il demandait de lui chercher un jeune chimiste ; il est vrai qu’il voulait un chimiste à deux fins, qui fût en état de régler les combinaisons des corps et de dire la messe dans la chapelle de Cirey. À son ami Thiriot, il demandait un aide-physicien versé dans la pratique de l’astronomie. Moussinot ne paraît pas avoir trouvé de chimiste ; mais Thiriot fournit son physicien ; ce fut un jeune homme nommé Cousin, que Voltaire entretint quelque temps à Paris, en lui donnant l’ordre de suivre les travaux de l’Observatoire et de s’habituer à la manipulation des instruments.


Pour compter comme physicien, c’est déjà quelque chose que d’avoir un laboratoire et aussi un préparateur. Pourtant ce n’est pas tout, et il est temps que nous jugions Voltaire d’après ses travaux.

Deux œuvres principales, deux petits traités, marquent la période pendant laquelle il s’adonna aux sciences dans la retraite de Cirey : ce sont d’une part les Éléments de la philosophie de Newton, et d’autre part un Essai sur la nature du feu.

Le premier de ces livres est ce que nous appelons maintenant une œuvre de vulgarisation ; cependant Voltaire n’a pas laissé d’y introduire quelques vues personelles.

Quant à l’essai sur le feu, c’est un travail tout à fait original, et le résultat d’études intéressantes.


Les Éléments de la philosophie de Newton sont divisés en trois