Page:Saint-Martin - Poésies, 1860.djvu/16

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Pour prendre en traits de feu la grandeur de tes droits ;
L’air, les astres, l’esprit s’agiter à ta voix ;
Tout l’olympe exhaler cette ambroisie,
Qu’aux siècles reculés, la fable avait choisie,
Non pour marquer des Dieux les loisirs indécents ;
Mais pour nous exprimer ces sublimes élane
Dont tu sais émouvoir l’âme des grands Poètes.
Je vois tous les élus comme autant de prophfcles,
Eclairer l’univers, adoucir ces tourments,
Oser même imposer des lois aux éléments,
En inclinant sur eux le sacré caducée.
Que dis-je, la sagesse à t’instruire empressée,
Dévoile à tes regards ses plus secrets ressorts ;
Et toi tu viens m’offrir ces précieux trésors
Qui ne peuvent germer qu’au sein du sanctuaire.
Oui, Phanor, elle veut que mon flambeau t’éclaire.
Elle est toujours ardente à couronner les vœux,
A s’unir aux accents des mortels généreux
Dont l’esprit se consacre à sa gloire immortelle.
Tout désir vertueux est un titre auprès d’elle.
Viens donc, viens admirer sous ces doctes pinceaux
Les diverses couleurs qui parent mes tableaux.
Cultes, fables, science ou sacrée ou profane,
Tout de la vérité peut devenir l’organe.
Souvent elle a paru sous l’air des fictions ;
Souvent elle a parlé comme les passions.
Mais tu t’abuserais si jamais ta pensée
De ces variétés pouvait être blessée.
Porte au loin tes regards, rends-les assez perçants
Pour discerner partout les signes éclatants