Page:Saint-Pol-Roux - Anciennetés, 1903.djvu/23

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Or Seul, hanté par l’odorance du Jardin
Prêt à jaillir des hauts sillons de sa pensée,
Vit se cabrer devant son mystère, soudain,
Le saisissable éclat d’une Flamme avancée.

— « Ton nom, s’écria Seul, feu que n’a pas conçu
Mon ensealissime et tranquille génie ?
Je ne t’ai pas pensé, tu n’es pas mon issu.
Ô Seul, serais-je Deux dans ma vierge harmonie ?

Oui, j’émettrai l’azur et ses ardents raisins,
Je gonflerai des monts et je suerai des fleuves,
Aux flots je donnerai les chênes pour voisins,
Je créerai l’olivier pour les colombes neuves.