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INTRODUCTION. XV
rement démontré. Jusque-là je me bornerai à considérer les œuvres de Wagner au point de vue esthétique, bien suffisant pour des œuvres d’art.
Si je m’adressais uniquement à des musiciens, je pourrais traiter à fond la question musicale de ces œuvres colossales, montrer comment leur style, assez peu élevé dans le principe, et en désaccord avec la hauteur des conceptions de Wagner, s’est d’abord épuré, puis compliqué de plus en plus, multipliant les notes sans nécessité, abusant des ressources de l’art jusqu’au gaspillage, exigeant, à la fin, des voix et des instruments, des choses en dehors du possible. Le dédain de la carrure, qui n’existait pas dans les premières œuvres, se montre d’abord comme un affranchissement libérateur, pour devenir peu à peu, dans les derniers temps, une