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INTRODUCTIOiN. xxi

l’homme qui a su inspirer un tel fanatisme est un homme extraordinaire ; mais je crains les sectaires, et me tiens prudemment en dehors d’eux.

« Vous reniez Wagner, me disent -ils , après l’avoir étudié et en avoir profité. » Non seulement je ne le renie pas, mais je me fais gloire de l’avoir étudié et d’en avoir profité, comme c’était mon droit et mon devoir. J’en ai fait autant avec Sébastien Bach, avec Haydn, Beethoven, Mozart et tous les maîtres de toutes les écoles. Je ne me crois pas obligé pour cela de dire de chacun d’eux que lui seul est dieu et que je suis son prophète.

Au fond, ce n’est ni Bach, ni Beethoven, ni Wagner que j’aime, c’est l’art. Je suis un éclectique. C’est peut-être un grand défaut, mais il m’est impossible de m’en corriger : on