Page:Saint-Saëns - Rimes familières.djvu/132

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Alecton.

Laisse-moi commencer par un baiser. Non pas !

Botriocéphale.

Si je te plais, pourquoi refuser ?

Alecton.

Si je te plais, pourquoi refuser ? Le trépas
Alors. Faune, vois-tu, ma pudeur est si forte
Que je craindrais, sous ton baiser, de tomber morte.

Botriocéphale, à part.

La pudeur est un fleuve, il faut qu’elle ait son cours ;
Patience.

Alecton.

Patience. Si tu ne fais pas de discours,
Au moins dis-moi ton nom.

Botriocéphale, toussant pour s’éclaircir la voix.

Au moins dis-moi ton nom. Hum !

D’une voix tonnante.

Au moins dis-moi ton nom. Hum ! Botriocéphale !

Alecton.

Il éveille l’écho. C’est comme une rafale
Qui passe.