Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 16.djvu/491

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moi me dire qu’il a demandé au régent la réduction des bâtards au rang de leurs pairies, et s’éclaircir de sa part sur l’avis que je lui avois donné. — J’apprends chez moi au duc de La Force à quoi en sont les bâtards à notre égard, et le prie de dresser la déclaration en faveur du comte de Toulouse. — Frayeur du parlement. — Ses bassesses auprès de Law. — Infamie effrontée du duc d’Aumont. — Frayeur et bassesses du maréchal de Villeroy. — Conférence chez moi avec Fagon et l’abbé Dubois sur tous les inconvénients et leurs remèdes. — Fagon m’avise sagement de remettre au samedi d’arrêter les membres du parlement, qui le devoient être le vendredi. — Le duc de La Force et Millain chez moi avec la déclaration en faveur du comte de Toulouse. — Millain m’avertit de la part de M. le Duc, chargé par le régent, de me trouver le soir à huit heures chez le régent, pour achever de tout résumer avec lui et M. le Duc en tiers, et d’y mener Millain. — Je parle à Millain sur la réduction des bâtards à leur rang de pairie avec la dernière force, et je le charge de le dire mot pour mot à M. le Duc. — Contre-temps à la porte secrète de M. le duc d’Orléans. — Je lui fais approuver le court délai d’arrêter quelques membres du parlement. — Discussion entre le régent et moi sur plusieurs inconvénients dans l’exécution du lendemain. — M. le Duc survient en tiers. — Je les prends tous deux à témoin de mon avis et de ma conduite en toute cette affaire. — Je les exhorte à l’union et à la confiance réciproque. — Je leur parle de la réduction des bâtards au rang de leur pairie avec force et comme ne pouvant plus en douter, en ayant leur parole à tous les deux. — Ils m’avertissent de ne pas manquer à revenir le soir au rendez-vous avec eux deux. — M. le Duc m’envoie par Millain la certitude de la réduction des bâtards au rang de leur pairie, dont j’engage M. le Duc à s’assurer de plus en plus. — Conférence chez moi avec le duc de La Force, Fagon et l’abbé Dubois. — Tout prévu et remédié autant que possible. — Conférence, le soir, entre M. le duc d’Orléans, M. le Duc et moi, seuls, où Millain fut en partie seul avec nous, où tout se résume pour le lendemain et les derniers partis sont pris. — Je suis effrayé de trouver le régent au lit avec la fièvre. — Solutions en cas de refus obstiné du parlement d’opiner. — Pairs de France, de droit, et officiers de la couronne, de grâce et d’usage, ont seuls voix délibérative au lit de justice et en matière d’État, et les magistrats au plus consultative, le chancelier ou garde des sceaux excepté. — Je confie, avec permission de Son Altesse Royale, les événements si prochains au duc de Chaulnes. — Contade fait très à propos souvenir du régiment des gardes suisses. — Frayeur du duc du Maine d’être arrêté par lui. — On avertit du lit de justice à six heures du matin ceux qui y doivent assister. — Le parlement répond qu’il obéira. — Discrétion de mon habit de parlement. — Je fais avertir le comte de Toulouse d’être sage et qu’il ne perdra pas un cheveu. — Valincourt ; quel.383
Chapitre xx. — J’arrive aux Tuileries. — Le lit de justice posé promptement et très secrètement. — J’entre, sans le savoir, dans la chambre où se tenoient, seuls, le garde des sceaux et La Vrillière. — Tranquillité du garde des sceaux. — Le régent arrive aux Tuileries. — Duc du Maine en manteau. — J’entre dans le cabinet du conseil. — Bon maintien et bonne résolution du régent. — Maintien de ceux du conseil. — Divers mouvements en attendant qu’il commence. — Le comte de Toulouse arrive en manteau. — Le régent a envie de lui parler. — Je tâche de l’en détourner. —