Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/330

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rables, qu’il avoit acquise des héritiers d’un particulier nommé Pierre Le Queux. Mais à peine étoient-ils en possession de cette demeure, que, suivant Dubreul[1], ils demandèrent au roi son hôtel de Vauvert, situé vis-à-vis Notre-Dame-des-Champs, et qui passoit alors pour inhabitable. Cet auteur, un peu trop crédule sans doute, ajoute sérieusement que les démons s’étoient depuis quelque temps emparés de cette maison ; que par cette raison saint Louis fit quelque difficulté de la donner aux Chartreux ; mais que, dès qu’elle eut été accordée, ces malins esprits en furent chassés par les prières de ces religieux. Il cite à l’appui de son récit plusieurs historiens auxquels il a effectivement emprunté cette tradition ; il prétend même qu’il faut y chercher l’étymologie du nom d’Enfer donné à la rue qui conduit à ce monastère ; mais toutes ces preuves sont trop foibles pour que la saine critique ne rejette pas au nombre des fables légendaires et ce miracle et ces apparitions.

Tous nos historiens placent en 1259 l’établissement des Chartreux au lieu qu’ils ont occupé jusqu’au moment de la révolution, et la charte qui leur en confirme la donation est effectivement datée de cette année ; mais les titres de ces

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