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LETTRES

m’en informerais, et que, dans tous les cas, je vous exprimerais de sa part, Princesse, son désir. Il est, je vous assure, de près et dans les conversations à quatre ou cinq, plein de sérénité, de raison, de finesse, et il ne paraît avoir aucun ressentiment du passé.

— Il est un point que je veux encore toucher une dernière fois, Princesse : c’est au sujet de notre dernier entretien d’il y a quinze jours. J’ai à vous supplier sérieusement et sincèrement de ne plus intervenir en rien dans cette affaire, de dégager absolument votre influence si chaleureusement engagée ; j’ai besoin, en vous sachant un gré profond du passé, d’être assuré de ne plus rencontrer votre amicale protection. Je n’ai point à vous indiquer le moyen ni les paroles, et je ne suis pas assez impertinent pour cela ; mais la vérité est toujours le mieux, vous le savez, Princesse, aussi bien que moi. Ainsi vous n’auriez qu’à dire que, m’ayant parlé de cette affaire, vous m’avez trouvé dans des dispositions respectueuses, mais telles que le mieux serait sans doute de n’y plus songer. La réflexion, en un mot, n’a fait que me confir-