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LETTRES

mes doubles devoirs ; j’y ai suffi — bien juste. Il m’a été agréable pourtant, hier soir, de pouvoir remercier directement l’empereur qui avait reçu ma lettre en voyage[1] et qui a bien voulu se

  1. Voici cette lettre essentiellement littéraire :

    « Sire, Votre Majesté a daigné, à la veille même de son départ, me conférer un grand honneur et, j’ose ajouter, un grand bienfait.

    » En couronnant par une faveur si haute une carrière purement littéraire, Elle semble avoir voulu honorer la profession même : les Lettres, je me plais à l’espérer, lui en seront reconnaissantes.

    » En ce qui m’est plus particulier, Sire, la bonté de Votre Majesté va me permettre de consacrer ce qui me reste d’activité et de force à des études plus suivies, plus élevées et de nature à répondre moins imparfaitement à l’idée d’un grand règne.

    » De nouveaux devoirs me sont imposés : je m’efforcerai d’être à la hauteur de ces obligations nouvelles et pour cela j’aurai à me pénétrer surtout des pensées de Votre Majesté, qui ne sont pas distinctes de la grandeur et de la sagesse de la France.

    » Veuillez agréer, Sire, l’hommage de ma profonde reconnaissance et de mon dévouement le plus respectueux. »

    La littérature témoigna sa satisfaction à M. Sainte-Beuve par de nombreuses marques de sympathie et des félicitations qui lui arrivèrent de toutes parts, même de l’étranger. Nous retrouvons cet intéressant fragment d’une lettre de Mme Louise Colet, sur lequel M. Sainte-Beuve avait écrit : « À joindre à