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À LA PRINCESSE

XXIV


Ce dimanche 4 janvier.
Princesse,

Au moment de renfermer le petit volume[1] ci-joint dans mon armoire à livres, il me vient à la pensée que peut-être vous ne le liriez pas sans intérêt ; il n’est pas publié et n’est tiré qu’à peu d’exemplaires. Ne me dites pas engoué, n’est-ce pas ? je vous en prie. Il y a dans le ton peut-être quelques notes qui ne vous iront pas ; mais je serais surpris si vous ne trouviez aussi d’autres accents qui vous frapperont par leur pénétration et leur intimité tendre et à la fois élevée.

J’ai été retenu tous ces jours, plus que je ne l’aurais voulu, par ma tâche et aussi des engourdissements à la main : les heures que je lisais à la pendule m’ont paru longues ; je veux du moins, avant d’avoir l’honneur de vous aller

  1. Il s’agissait d’un opuscule « d’un caractère exclusivement privé et nullement fait pour un public quelconque », Henriette Renan, Souvenir pour ceux qui l’ont connue. Paris, septembre 1862. Tiré à cent exemplaires.