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sur m. littré.

cette fois, disait M. Barthélemy Saint-Hilaire, c’est Hippocrate qui a le pas et qui vient à vous. »

M. Letronne était des plus vifs pour M. Littré. Un incident survint. M. Littré, à ce moment, faisait imprimer sa traduction de la Vie de Jésus, de Strauss. Il sut que quelques académiciens timorés ou hypocrites en faisaient une objection contre lui ; on colportait des feuilles pour faire échouer sa candidature. M. Letronne, qui le poussait et le patronnait, lui demanda un jour : « Qu’est-ce donc que ce livre allemand que vous imprimez et dont on parle ? » M. Littré le lui expliqua, en ajoutant : « Si cela ne contrarie que tel ou tel membre de l’Académie, peu importe ; mais si c’est un embarras pour l’Académie elle-même et pour mes amis, je me retire. » L’Académie des Inscriptions n’y vit point un embarras, et se fit honneur en nommant M. Littré (1839).

III

nombreux travaux en tous sens. — universalité.

Au point où je suis arrivé dans la carrière scientifique et littéraire de M. Littré, je suis obligé de prendre un parti et de diviser l’homme, sans quoi je ne pourrais le suivre de front dans tous les ordres de travaux.

Une fois de l’Académie des Inscriptions, il remplaça Fauriel dans la Commission de l’Histoire littéraire de la