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APPENDICE.

a »

Ayant été nommé directeur, dest-à-dire président de l’Académie française, pour le second trimestre de l’année 1865, je me suis vu chargé du Rapport public sur les prix de vertu ; de là le discours que je reproduis ici : -

DISCOURS

SUR LES PRIX DE VERTU

Lu dans la séance publique annuelle de académie française du 3 août 1865‘

Messmuus,

ï L’idée de couronner, de récompenser et de proclamer publiquement la vertu est une idée toute particulière au KVlIl" siècle et à l’époque philanthropique de Louis XVI. De toutes les manières d’entendre et de définir ce mot de vertu (et il en est plus d’une, assurément, depuis Aristote jusqu’à Frauklin), le Xvni‘ siècle avait préférablement choisi et adopté celle qui se résume dans l’idée de bienfaisance ; C’est beaucoup, ce n’est pas tout. L’idée de force, inhérente au sens antique de vertu, avait peu à peu disparu ; la sensibilité prédominait et couvrait ‘tout. Lorsqu’en 1782 un généreux ’