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LES CONSOLATIONS.

Noyé dans la prière ? — Et moi. — moi, — surtout moi,
Pécheur qu’il a tiré d’en bas, âme charnelle
Qu’il a blanchie ; à qui sa bonté paternelle
Permet de posséder en un loisir obscur
La paix, cette chaumière, et toi, femme au cœur pur !


Octobre 1829.


XXVIII

À MON AMI PAUL LACROIX
LES LARMES DE RACINE


Comme un lis penché par la pluie
Courbe ses rameaux éplorés,
Si la main du Seigneur vous plie,
Baissez votre tête et pleurez :
Une larme à ses pieds versée
Luit plus que la perle enchâssée
Dans son tabernacle immortel ;
Et le cœur blessé qui soupire
Rend des sons plus doux que la lyre
Sous les colonnes de l’autel.

Lamartine.


Pour moi, je prête d’oreille aux sons que rendent les âmes saintes avec plus de respect qu’à la voix du Génie.
L’abbé Gerbet.


Racine qui veut pleurer viendra à la profession de la sœur Lalie.
Madame de Maintenon.


Jean Racine, le grand poëte,
Le poëte aimant et pieux,
Après que sa lyre muette
Se fut voilée à tous les yeux,