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LES CONSOLATIONS.

La vieille dynastie, en proie à ses ministres,
A, dans un jour fatal, de dix ans reculé !

Tout se rouvre et tout saigne ; — ô Roi digne de plainte,
Vieillard qui veux le bien et, courbé devant Dieu,
Cherches en tes conseils l’inspiration sainte,
Ô Roi, qu’as-tu donc fait pour la trouver si peu ?

Prêtres qui l’entourez, et dans d’obscures trames
Enchaînez sa vieillesse à vos vœux d’ici-bas,
N’avez-vous point assez du service des âmes ?
Le Siècle est, dites-vous, impie ; — il ne l’est pas ;

Il est malade, hélas ! il soupire, il espère ;
Il sort de servitude, implorant d’autres cieux ;
Vers les lieux inconnus que lui marqua son Père,
Il s’avance à pas lents et comme un fils pieux ;

Il garde du passé la mémoire fidèle
Et remporte au désert ; — dès qu’on lui montrera
Un temple où poser l’arche, une enceinte nouvelle,
Tombant la face en terre, il se prosternera !


Décembre 1829.


FIN DES CONSOLATIONS