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LIVRE PREMIER.

vère et toute spirituelle dont M. de Saint-Cyran s’y prenait, l’autorité morale qu’il s’e'tait acquise en peu de temps sur elles, et le moins de docilité que le Père Joseph crut trouver ensuite dans la supérieure, lui donnèrent de l’ombrage et l’indisposèrent : à partir de là il ne perdit aucune occasion de desservir obliquement son ancien ami.

En somme, et avant le moindre éveil malveillant, M. de Saint-Cyran, fort respecté, fort admiré et vanté sous main de tous ceux qui le connaissaient, restait jusqu’à cet âge de plus de quarante ans à l’écart, sans charge ni lien, enveloppé comme d’un manteau de prudence, attendant l’heure, et faisant ses voies lentes et profondes en divers sens : une sorte de Sieyès spirituel en disponibilité.