Page:Sainte-Beuve - Portraits contemporains, t1, 1869.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

irréparables, et, dans celui de la Vanité des Succès, ce qu’il dit des conquérants, allusion sans doute éloignée à Napoléon, que Sénancour, pour plus brève sentence, n’a peut-être jamais nommé[1]. Je recommande tout ce livre, qui est une belle fin consolante à méditer ; aliment rassis qui apaise, breuvage indispensable après le philtre, rosée du soir après un jour ténébreux, délicieuse à sentir, en vérité, quand elle tombe sur un front brûlant qui fut atteint du mal d’Oberman.

  1. J’ignorais, quand je disais cela, deux petites brochures publiées en 1814 par M. de Sénancour sous le titre de Simples observations soumises au Congrès de Vienne par un habitant des Vosges, et de Lettre d’un habitant des Vosges sur MM. Buonaparte, de Chateaubriand, Grégoire, etc. Les vœux honorables et sages exposés dans ces opuscules demeurèrent stériles comme les Vœux d’un Solitaire par Bernardin de Saint-Pierre en 90, et l’Essai sur les Institutions de Ballanche en 1818, et en général comme tous les vœux des philosophes et sages en temps de révolution.
    Janvier 1832.