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mie, les crimes furent des arts nécessaires pour y parvenir[1]. »

Avant de lire l’Essai sur la Candidature, nous invitons l’homme impartial à méditer ces paroles d’un philosophe que les Exagérés de tous les partis ont décrié, et que respectent les sages de toutes les opinions. Nos habitudes nous ont si rarement conduits à réfléchir sur le sujet approfondi par Quintus ; notre façon de sentir, notre éducation et nos usages nous exposent à l’apprécier avec si peu de justesse, qu’une telle précaution est commandée impérieusement à quiconque ne veut pas mettre un préjugé à la place d’un jugement raisonné.

Il est dans la nature des hommes réunis en société, il importe à la vie et à l’action du corps politique, qu’une noble ambition fasse désirer les places et les honneurs. Quel que soit le pouvoir qui les dispense, rarement suffira-t-il de les mériter pour les obtenir de lui. Sa faveur sera donc captée par tous les moyens imaginables, et l’art d’y atteindre deviendra une partie essentielle de l’instruction pour quiconque se dévoue aux affaires de l’État.

Cet art fut porté à Rome plus loin peut-être qu’ailleurs. Cela devait arriver chez un peuple dont les mœurs privées étaient en harmonie parfaite avec ses mœurs politiques. Cette conformité,

  1. Grandeur et décadences des Romains, chap. xiv.