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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

j’ai été retardée. La pièce était finie[1], et dans la main du copiste ; je l’ai arrêtée pour la retoucher. De corrections en corrections, j’ai gagné quelque chose de mieux, et le copiste (Émile) se relance de nouveau dans l’écriture montée. C’est de cette nuit seulement que mon esprit se repose de cette méditation, ralentie sinon obstruée par le rhume, et je vous écris tout de suite avant d’aller me coucher. Ma lettre va vous trouver, j’espère, au milieu d’un nouveau succès ; je ne me rappelle déjà plus de qui est cette Joconde. Est-ce celle de Léonard de Vinci ? Vous êtes tout au moins aussi belle, et je suis sûre que l’on vous adore sous cet aspect comme sous tous les autres.

Je pense aller à Paris avec mon gros pataud de manuscrit à la fin du mois. C’est assez tôt, n’est-ce pas ? Si c’est trop tôt pour que je serve à quelque chose, vous me le direz et je vous enverrai la pièce, si besoin est. Faut-il que j’écrive à M. Doucet pour lui dire où j’en suis ? Compte-t-il sur moi ? Est-ce dans ses mains qu’après vous avoir communiqué mon œuvre, ainsi qu’à madame Allan (car, avant tout, il faut que vous me guidiez dans la distribution), je dois déposer le manuscrit ?

M’avez-vous trouvé un lecteur ? car, pour moi, je n’en connais pas.

Régnier a un assez bon rôle dans ladite pièce : con-

  1. L’irrésolu, joué au Gymnase, sous le titre de Françoise.