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chée de fleurs et de neige, on prend l’onglée à cueillir les violettes et les anémones.

J’ai lu le manuscrit de l’Étrangère ; ce n’est pas décadence. Il y a des diamants qui brillent fort dans ce polychrome. D’ailleurs, les décadences sont des transformations. Les montagnes en travail rugissent et glapissent, mais elles chantent aussi de beaux airs.

Je t’embrasse et je t’aime. Fais donc vite paraître ta légende, que nous la lisions.

G. SAND.


CMLXIII

À M. CHARLES-EDMOND, À PARIS


Nohant, 21 avril 1876.


Cher ami,

Je vous remercie pour ce bel article sur mon compte ; je voudrais aussi remercier l’auteur ; car il y a de la sympathie dans son appréciation. Chargez-vous de lui dire que j’y suis tout à fait sensible et qu’être approuvée en si beaux et si bon termes est un honneur pour moi. Je ne me souviens pas — je lis si peu le nouveau — d’avoir lu d’autres articles de M. Anatole France. Il a beaucoup de style, une belle forme simple et dans le vrai de notre langue. Ça devient joliment rare ! cul-