Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 1a4 1855 Gerhard.djvu/266

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ranimer nos courages. La division Desaix et Kellermann arrivent avec treize pièces de canon. On retrouve des forces, on arrête les fuyards. Les divisions arrivent ; on bat la charge et on retourne sur ses pas ; on enfonce l’ennemi, il fuit à son tour, l’enthousiasme est à son comble : on charge en riant ; nous prenons huit drapeaux, six mille hommes, deux généraux, vingt pièces de canon, et la nuit seule dérobe le reste à notre fureur.

« Le lendemain matin, le général Mélas envoie un parlementaire : c’était un général. On le reçoit dans la cour de notre ferme, au son de la musique de la garde consulaire et toute la garde sous les armes. Il apporte des propositions. On nous cède Gènes, Milan, Tortone, Alexandrie, Acqui, Pizzighitone, enfin une partie de l’Italie et le Milanais. Ils s’avouent vaincus. Nous allons aujourd’hui dîner chez eux à Alexandrie. L’armistice est conclu. Nous donnons des ordres dans le palais du général Mélas. Les officiers autrichiens viennent me demander de parler pour eux au général Dupont. C’est, en vérité, trop plaisant ! Aujourd’hui, l’armée française et l’armée autrichienne n’en forment plus qu’une. Les officiers impériaux enragent de se voir ainsi donner des lois ; mais ils ont beau enrager, ils sont battus. Væ victis ! « Ce soir, le général Stabenrath, nommé pour l’exécution des articles du traité, et avec