Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 1a4 1855 Gerhard.djvu/277

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Nos chasseurs veulent les sabrer. L’officier autrichien s’avance vers nous, chapeau bas, et nous dit que lui et son piquet formant la garde de police, il est obligé de se retirer des derniers. Une si bonne raison nous désarme, et nous le prions poliment d’aller rejoindre bien vite le reste de l’armée autrichienne et toscane qui se repliait sur Arezzo.

Nous arrivons sur la grande place, où les députés du gouvernement viennent nous rendre leurs devoirs. J’établis le quartier-général dans le plus beau quartier et le plus beau palais de la ville. Je retourne vers le général Dupont ; nous faisons une entrée triomphale, et voilà une ville prise !

« Le soir même, on illumine le Grand-Opéra, on nous garde les plus belles loges, on nous envoie de bonnes berlines pour nous y traîner, et nous voilà installés en maîtres. Le lendemain, il nous restait à prendre deux forts garnis chacun de dix-huit pièces de canon et d’un obusier. Nous envoyons dire aux deux commandans que nous allons leur fournir toutes les voitures nécessaires à l’évacuation de leurs garnisons. Frappés d’une si terrible sommation, ils se rendent sur-le-champ, et nous voilà maîtres des deux forts. Cette capitulation nous a fait tant rire, que nous étions tentés de nous imaginer que les Autrichiens s’entendaient avec nous. Il paraît cependant qu’il n’en est rien.

« Ils ont emporté et embarqué à Livourne la