Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 1a4 1855 Gerhard.djvu/372

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qui accompagnait Bonaparte à Sedan et qui m’a témoigné beaucoup d’amitié, m’avait dit, en y arrivant : « Eh bien ! voilà une belle occasion pour vous faire proposer par votre général ! » En partant, il a été stupéfait de l’indifférence de Dupont pour nous tous. Alors il s’est ouvert à moi sur les fluctuations d’idées du premier consul. Ainsi, quand cet hiver il lui a demandé pour moi une lieutenance dans sa garde, et qu’il m’a proposé comme petit-fils du maréchal de Saxe, Bonaparte lui a répondu : « Point, point : il ne me faut pas de ces gens-là ! » À présent, il paraît que ce titre me servirait au lieu de me nuire, parce que le premier consul a déjà changé de manière de voir. » Dégoûté, comme on vient de le voir, d’être attaché à l’état-major, Maurice fait, dès les premiers jours de l’an XII, des tentatives sérieuses pour rentrer dans la ligne. Dupont se repent de l’avoir blessé et présente une demande pour lui obtenir le grade de capitaine.

Lacuée apostille sa demande. Caulaincourt, le général Berthier, M. de Ségur, beau-père d’Auguste de Villeneuve, font des démarches pour le succès de cette nouvelle entreprise, et, cette fois, c’est un motif sérieux pour que Maurice reste à Paris. Il écrit toujours assidûment à sa mère : mais il y a, dans ses lettres, tant de raillerie contre certaines personnes qui font le métier de courtisan avec une