Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 1a4 1855 Gerhard.djvu/429

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de hussards et quatre mille hommes des troupes de l’électeur de Baden.

Ainsi, nous allons être très forts avec cette division de douze mille hommes. Tu entendras parler de nous. Ah ? mon amie, loin de toi les bagarres et les batailles sont les seules distractions que je puisse goûter ; car, sans toi, les plaisirs me paraissent des motifs de tristesse, et tout ce qui peut rendre les autres inquiets et agités, en les mettant à mon niveau, me les fait paraître plus supportables.

Je jouis intérieurement des figures renversées de beaucoup de gens très braves et très importans en temps de paix. Les routes sont couvertes des voitures de la cour, remplies de pages, de chambellans et de laquais, voyageant en bas de soie blancs. Gare les éclaboussures !

« Vraiment si je pouvais me réjouir de quelque chose quand je ne te vois pas, je crois que je serais content du branlebas qui se prépare.

Ne crains pas d’infidélités, car, de longtemps, je n’aurai rien à démêler qu’avec le sexe masculin. Messieurs de l’Autriche vont nous donner du travail, et, du train dont on nous mène, je ne crois pas qu’on nous laisse le temps de penser à mal.

« Je n’irai point à Strasbourg et ne verrai ni ***, ni ****, ni *****, qui ne sont point gens à fréquenter les coups de fusil.

« Depuis que je t’ai quittée, je n’ai pas eu un seul moment de repos ; il y a six nuits que