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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/133

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Nous eûmes cette année-là une nouvelle visite de mon oncle de Beaumont, et la fête de ma bonne maman fut de nouveau préparée avec des surprises. Nous n’étions déjà plus assez naïfs et assez confians en nous-mêmes pour désirer de jouer la comédie, mon oncle se contenta de faire des couplets sur l’air de la Pipe de tabac que je dus chanter à déjeuner en présentant mon bouquet. Ursule eut un long compliment en prose moitié sérieux, moitié comique, à dégoiser ; Hippolyte dut jouer, sans faire une seule faute, le menuet de Fischer sur le flageolet, et même il eut l’honneur, ce jour-là, de soufler et de cracher dans le flageolet d’ébène de Deschartres.

Les visites que nous recevions et que nous rendions me mettaient en rapport avec de jeunes enfans qui sont restés les amis de toute ma vie. Le capitaine Fleury, dont il est question dans les premières lettres de mon père, avait un fils et une fille. La fille, charmante et excellente personne, est morte peu d’années après son mariage, et son frère Alphonse est resté un frère pour moi. M. et Mme Duvernet, les amis de mon père et les compagnons de ses joyeux essais dramatiques en 1797, avaient un fils que je n’ai guère perdu de vue depuis qu’il est au monde,