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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/346

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un grand parloir grillé où elle s’entretient avec les ecclésiastiques ou les personnes de sa famille, lorsqu’elle a à traiter d’affaires importantes ou secrètes.

Voilà tout ce que les hommes et même les femmes qui n’ont pas une permission particulière pour entrer, voient du couvent. Pénétrons dans cet intérieur si bien gardé.

La porte de la cour est armée d’un guichet et s’ouvre à grand bruit sur le cloître sonore. Ce cloître est une galerie quadrangulaire, pavée de pierres sépulcrales avec force têtes de mort, ossemens en croix et requiescant in pace. Les cloîtres sont voûtés, éclairés par de larges fenêtres à plein cintre ouvrant sur le préau, qui a son puits traditionnel et son parterre de fleurs. Une des extrémités du cloître ouvre sur l’église et sur le jardin, une autre sur le bâtiment neuf où se trouvent au rez-de-chaussée la grande classe, à l’entresol l’ouvroir des religieuses, au premier et au second les cellules, au troisième le dortoir des pensionnaires de la petite classe.

Le troisième angle du cloître conduit aux cuisines, aux caves, puis au bâtiment de la petite classe, qui se relie à plusieurs autres très vieux qu’ils n’existent peut-être plus, car, de mon temps, ils menaçaient ruine. C’était un dédale de couloirs obscurs, d’escaliers tortueux, de petits logemens détachés et reliés les uns aux autres par des paliers inégaux ou par des passages