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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/390

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questions. « Tout cela signifie, répondis-je que dans trois jours je ne serai plus ici. »

J’étais outrée, mais j’avais un violent chagrin. Je ne désirais nullement changer de couvent. J’avais déjà formé des affections que je souffrais de voir sitôt brisées. Ma grand’mère arriva sur ces entrefaites. La supérieure s’enferma avec elle, et prévoyant que je dirais tout, elle prit le parti de remettre mes lettres présentées comme un tissu de mensonges. Je crois qu’elle eut le dessous et que ma grand’mère blâma énergiquement l’abus de confiance qu’on était forcé de lui révéler. Je crois qu’elle prit ma défense, et parla de me remmener sur-le-champ. Je ne sais ce qui se passa entre elles : mais quand on me fit monter dans le parloir de la supérieure, toutes deux essayaient de se composer un maintien grave, et toutes deux étaient fort animées. — Ma grand’mère m’embrassa comme à l’ordinaire, et pas un mot de reproche ne me fut adressé, si ce n’est sur ma dissipation et le temps perdu à des enfantillages. Puis la supérieure m’annonça que j’allais quitter la petite classe où mon intimité avec Mary portait le désordre, et que j’entrerais immédiatement parmi les grandes. Cette bonne nouvelle, qui, en définitive, faisait aboutir toutes les menaces à une notable amélioration dans mon sort, me fut signifiée pourtant d’un ton sévère. On espérait que, n’ayant plus de relations avec Mlle D……, je renoncerais