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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/393

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avec elle qu’avec Isabelle ou Sophie. Elle apprenait toutes choses avec une facilité merveilleuse. Elle était déjà aussi avancée dans toutes ses études que les grandes. Elle avait un esprit charmant, beaucoup de franchise et de bonté. Mon lit était auprès du sien au dortoir, et j’aimais à la soigner comme si elle eût été ma fille. J’avais, de l’autre côté, une petite Suzanne, sœur de Sophie, qu’il me fallait soigner encore plus, car elle était continuellement malade.

L’autre affection que je laissais à la petite classe, mais qui ne tarda pas à me rejoindre à la grande, Louise, était fille de la marquise de la Rochejaquelein, veuve de M. de Lescure, la même qui a laissé des mémoires intéressans sur la première Vendée. Je crois que le personnage politique (1848) qui représente à l’Assemblée nationale une nuance de parti royaliste à idées plus chevaleresques que rassurantes est le frère de cette Louise. Leur mère a été certainement une héroïne de roman historique. Ce roman vrai, raconté par elle, offre des narrations très dramatiques, très bien senties et très touchantes. La situation de la France et de l’Europe m’y semble complétement méconnue ; mais le point de vue royaliste accepté, il est impossible de mieux juger son propre parti, de mieux peindre le fort et le faible, le bon et le mauvais côté des divers éléments de la lutte. Ce livre est d’une femme de cœur et d’esprit. Il restera parmi