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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/411

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ainsi, parce qu’elle avait la vue délicate et portait un garde-vue en taffetas vert), étonna toute la grande classe. Voici comment elle me vint.

Trois jours après mon entrée à cette classe, je rencontrai Mlle D…… à la porte du jardin. Elle me fit des yeux terribles ; je la regardai très en face et avec ma tranquillité habituelle.

Elle avait eu un dessous dans mon admission à la grande classe, elle était furieuse. « Vous voilà bien fière, me dit-elle, vous ne me saluez seulement pas ! — Bonjour, madame, comment vous portez-vous ? — Vous avez l’air de vous moquer de moi. — Il vous plaît de le voir. — Ah ! ne prenez pas ces airs dégagés, je vous ferai encore sentir qui je suis. — J’espère que non, madame ; je n’ai plus rien à démêler avec vous. — Nous verrons ! » et elle s’éloigna avec un geste de menace.

On était en récréation, tout le monde courait au jardin. J’en profitai pour entrer à la petite classe, afin de reprendre quelques cahiers que j’avais laissés dans un cabinet attenant à la salle d’études. Ce cabinet, où l’on mettait les encriers, les pupitres, les grandes cruches d’eau destinées au lavage de la classe, servait aussi de cabinet noir, de prison pour les petites, pour Mary Eyre et compagnie.

J’y étais depuis quelques instans, cherchant mes cahiers, lorsque mademoiselle D…… se présente à moi comme Tisiphone. « Je suis b